Les origines de la domestication

Voyons les façons dont à pu se dérouler le processus de domestication. Il existe à ce sujet plusieurs théories. L'un des scénarios les plus répandus et les plus faciles à imaginer est celui selon lequel des chiens seraient venus marauder autour des campements dressés par les premiers hommes. Ils auraient emporté et mangé des restes de nourriture, des os par exemple. Ce nettoyage "bénéficiait" aussi aux hommes, car il les débarrassaient de choses susceptibles d'attirer les rats ou autres nuisibles pilleurs de nourriture. Les chiens prirent peut-être l'habitude d'errer aux abords des campements et leurs aboiements permettaient donc de donner l'alarme en cas d'approche d'un intrus animal ou humain.
Avec le temps, il est possible que quelques-uns de ces chiens soient devenus moins peureux et qu'ils aient finalement vu en l'humain un pourvoyeur de nourriture, facteur puissant pour entamer le processus de domestication. Ces chiens auraient pu accompagner les hommes dans leurs expéditions de chasse, dans l'espoir de récupérer des restes. Il est donc possible qu'une certaine forme de coopération se soit établie pendant la chasse.

À ce moment, les hommes avaient peut-être commencé a reconnaitre certains chiens qui se montraient plus familiers ou plus efficaces à la chasse ou comme gardiens. Ils les auraient alors encouragés en leur donnant un peu plus de nourriture, et le lien entre eux en aurait été renforcé.
On peut aussi imaginé que des hommes aient chassé à coups de pierre ou de bâton des loups ou des chiens sauvages en train de dévorer leurs proies. Après avoir dépouillé les carcasses, ces hommes auraient abandonné les restes aux bêtes mises en fuite. Au fil des générations, celles-ci en seraient venues à considérer l'homme comme faisant partie du processus de la chasse.
On a aussi émis l'idée que cette association avait débuté par le biais de chiens adoptés par des hommes, par exemple un louveteau orphelin recueilli par des enfants.
Le lien entre l'homme et le chien se forgea lentement. Peu à peu, les chiens manifestant des dispositions différentes furent jugés aptes à des tâches définies. On choisissait un chien vif et silencieux pour traquer une proie peureuse comme le cerf. Pour la chasse à l'ours ou d'autres animaux puissants et dangereux on avait recours à des chiens robustes, capables de tuer la proie. Les chiens aux sens très aiguisés qui aboyaient à l'approche des intrus, tout en ayant une taille imposante et un fort instinct protecteur, étaient appréciés comme gardien. Les pasteurs encouragèrent l'instinct de conducteur de troupeau, caractéristique de certaines races, de façon à pouvoir déplacer plus facilement le bétail d'un pâturage à l'autre et le protéger des maraudeurs. Avec tant de qualités, il n'est pas étonnant que les civilisations antiques, antérieures même à celle de l'Égypte ancienne, aient vénéré le chien et l'ait élevé au rang de divinité